L'APPEL DES
SIRÈNES.
Le sang
charrie d'énormes rouleaux
Sur le
rivage de mon coeur,
Emporte
mes sentiments
Comme
fétus de paille.
Sens
dessus dessous,
Je tente
d'accompagner la vague,
Echafaude mille plans de survie,
Ferme
les écoutilles,
Entend
gronder dehors le typhon
Prêt à m'entraîner vers
le large
Là où se joue l'aventure
finale,
Là où les sirènes
charmeuses
Au
sourire magnétique
Dorent
au soleil leurs appas
Sous un
ciel d'azur peint.
Par la
porte entr'ouverte,
Les
parfums sucrés
Des
embruns m'enivrent,
Me
voilà prêt à céder
À
l'horizon qui aspire
Quand
une larme lucide,
Fragile
baudrier me retient,
Murmure
d'une voix frêle
Au creux
de mon oreille
Qu'émotion forte qui emporte
S'éteint aussi vite qu'éclair
Annonciateur d'orage.
Peu
à peu, le oeur ouvre
À
nouveau ses valves,
Heureux
d'avoir vaincu,
Un court
moment déçu
De
n'avoir pas vécu.
Et le
tic tac monotone
Amène bientôt sur la
grève
Une mer
presque étale.
Jusqu'au
prochain ouragan
Qui me
videra peut-être
Complètement de mon sang.
Inédit
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